Abdelali Najah " Les Arts plastiques au Maroc". Tome I aux ÉDITIONS Edilivre.

Extraits de mon nouveau livre Les Arts plastiques au Maroc. Tome I. qui sortira prochainement en France aux Éditions Édilivre. (livre illustré).

M’hamed El Aadi interpelle notre imaginaire populaire.

Les œuvres de M’hamed El Aadi qui sont des petites figurines abstraites taillées dans la pierre, le marbre ou le bois, nous incitent à lire le monde autrement. Une femme voilée de noir devant le grand portail de la médina ceinte de remparts, des corps d’enfants nus allongés sur les murailles ocre qui jouxtent le littoral, des mouettes blanches survolant joyeusement les petites barques de pêche qui frôlent les vaguelettes dorées et les quatre bastions qui gardent des maisonnettes ruinées et abandonnées. Tout part de la Cité, tout parle de la Cité. M’hamed El Aadi, sculpteur autodidacte, modèle le monde de l’enfance avec finesse, abnégation et sans aucune limite, afin que l’œuvre renaisse de ses cendres ; une survie qui repose sur une sculpture abstraite de la pudeur. Le sculpteur Achiam explique que si la sculpture réaliste ne le satisfait pas, la sculpture abstraite – en tant que recherche de formes purement esthétiques – ne lui paraît pas non plus satisfaisante. Il estime en revanche que les formes abstraites qui sont belles par elles-mêmes et peuvent être parfaites grâce à leurs trois dimensions, peuvent acquérir une dimension supplémentaire, la « quatrième », lorsqu’elles expriment une signification humaine. Pour lui, ce point est essentiel, car s’il cherche aussi de belles formes, il veut qu’elles évoquent l’amour, la joie, la tristesse, etc. Il estime que, dans ce domaine, beaucoup de choses restent à réaliser.