Abdelali Najah " Les Arts plastiques au Maroc". Tome I aux ÉDITIONS Edilivre.

Extraits de mon nouveau livre Les Arts plastiques au Maroc. Tome I. qui sortira prochainement en France aux Éditions Édilivre. (livre illustré).

Nawal Sekkat pour une peinture de l’informe.

Après s’être consacrée à l’art figuratif, Nawal Sekkat est discrètement entrée dans le champ artistique abstrait. En dépit de cette évolution, sa peinture est encore aujourd’hui mi-figurative mi-abstraite, une peinture en transe.

Le professeur d’art Michel Hergibo a souligné que Nawal se sert de la réalité, des formes et des matières existantes pour s’en délivrer et atteindre l’informe, une partie secrète dans l’infinité de la matière.

Désacralisé et fragmenté le visible, telle est la tâche de cette peinture en transe. « Allez plus loin dans la démesure, dans l’audace », nous a expliqué Nawal, en adoptant une démarche informelle.

Par le biais d’une conception cosmogonique du réel, Nawal trace la fragilité du corps et de l’humain dans une fluidité de couleurs. Le fardeau pesant de la pudeur a disparu pour donner naissance à un langage plastique imagé.

Pour voir et comprendre l’œuvre de Nawal Sekkat, une trilogie nécessaire à tout commencement, si commencement il y a, s’impose : la terre, l’eau et le feu. Cette anthologie est fondamentale chez Nawal. Une vie hantée par le mystère et les contes fabuleux dans un gisement de couleurs segmentées et stratifiées. Vassily Kandinsky ne disait-il pas que « le blanc sonne comme un silence, un rien avant tout commencement » ?

Soudain, un corps tangible frôle l’abîme de notre inconscient. L’œuvre ouvre ainsi la voie à une lecture visuelle relative, mais le regard reste toujours ferme et fuyant. Cette peinture va-t-elle enfin nous libérer de notre centrisme ?